À propos de la revue

Sources. Matériaux & Terrains en études africaines

Traduction(s) :
About the Journal
Sobre a revista

Projet éditorial

Sources est née du constat d’une tendance des revues universitaires à valoriser les avancées théoriques et épistémologiques au détriment des matériaux analysés. La revue souhaite opérer un double mouvement. En premier lieu, placer au cœur de chaque article publié les matériaux à partir desquels les chercheur·e·s produisent leurs réflexions et y donner directement accès. En second lieu, proposer des analyses sur les contextes de production de ces matériaux et sur leurs usages. Ce retour aux sources du terrain s’opère en lien avec les thématiques saillantes dans les études africaines et afro-diasporiques en sciences humaines et sociales, en littérature et en archéologie, et favorise le dialogue interdisciplinaire.

Sources se donne donc une mission particulièrement originale et actuellement inexistante dans le champ académique sur l’Afrique : rendre accessibles les textes, images, sons, entretiens, notes de terrain et tout type de documents, au sens large, qui deviennent des données placées au fondement des élaborations théoriques des chercheur·e·s, et constituent ainsi des archives de la recherche de terrain. Ce projet contient aussi une dimension politique. Les difficultés d’accès aux sources en Afrique, notamment textuelles, cartographiques et démographiques, sont manifestes et bien connues, sans compter les enjeux de conservation. Le besoin de rendre davantage visibles, accessibles et disponibles à très long terme ces sources pour le continent paraît impératif dans l’objectif de réduire les asymétries dans l’accès au savoir.

Les matériaux traités peuvent être de nature très diverse. Pour citer quelques exemples, il peut s’agir d’archives publiques ou privées – anciennes ou récentes – consultées dans des institutions ou collectées pendant l’enquête ; de productions écrites locales (cahiers, journaux intimes, autobiographies, tracts et pamphlets politiques, livres d’or de musée, etc.) ; d’extraits d’entretiens, de conversations, de récits de vie ; de notes de terrain mises en forme, notamment issues d’observations participantes ; de cartes, de schémas, de croquis produits par la·le chercheur.e sur son terrain ou par ses interlocuteurs (telles des cartes participatives) ; d’enregistrements sonores, de photographies ou de vidéos ; d’extraits de littérature « grise » (rapports, évaluations) ou de la presse ; de données tirées d’Internet ou de médias sociaux, etc.

Ces sources, foisonnantes, reflètent la variété des modes d’investigation empirique au sein des sciences humaines et sociales. Elles reflètent aussi la multiplicité actuelle des objets d’étude et l’inventivité des chercheur.e.s dans l’exploration empirique, qui collectent des matériaux et produisent des données auparavant délaissés, et suivent des démarches souvent pluridisciplinaires.

Les matériaux sont reproduits dans la revue, accompagnés de textes fournissant des informations sur le contexte et les modalités de leur collecte/production sur le terrain, sur leurs productrices et producteurs, sur les enjeux locaux qu’ils peuvent soulever, sur leur intérêt pour l’enquête menée et les raisons de leur sélection, sur leur importance pour la recherche en général et ses avancées théoriques ou épistémologiques. En plus de ces réflexions méthodologiques, les articles fournissent, dans le cadre de dossiers thématiques, des analyses nouvelles fondées sur des matériaux inédits et leur croisement au travers de regards pluridisciplinaires. Il ne s’agit donc pas ici de refaire ce qui existe déjà dans d’excellentes revues.

La revue permet de répondre aux missions scientifiques suivantes :

  • Promouvoir la diffusion des savoirs en accès ouvert pour le plus grand nombre, en vue de contribuer à l’universalisation de la recherche.
  • Favoriser l’interdisciplinarité à partir du croisement de sources utilisées par des disciplines différentes et réunies autour d’une thématique commune dans des dossiers thématiques.
  • Encourager, par la valorisation de réseaux scientifiques en Afrique, la publication des universitaires africain·e·s et de celles et ceux travaillant à partir de l’Afrique.
  • Archiver des sources, matériaux et archives originaux issus de supports divers. La constitution de telles ressources est pensée sur le long terme, afin que les corpus créés et mis en accès libre aujourd’hui puissent non seulement être consultables par l’ensemble des chercheur·e·s, mais puissent devenir des matériaux de la recherche dans les décennies à venir ; cela implique de stocker les articles sur une plateforme durable qui garantisse un accès à très long terme.

Contenu et périodicité

Sources est une revue à comité de lecture. Les articles proposés bénéficieront d’un processus d’évaluation par les pairs : avant d’engager la décision de publication, l’avis de deux expert·e·s, dont au moins un·e est indépendant·e du comité de lecture, sera requis. Voir : http://www.sources-journal.org/160.

Sources paraît semestriellement. Elle accueille des numéros varias et des dossiers thématiques, pour lesquels un appel à contributions est diffusé.

Sources valorise la publication de formats de texte différents. Pour les articles centrés sur le travail de terrain, l’auteur·e peut développer un travail réflexif approfondi sur son rapport au terrain et l’usage qu’elle·il fait des matériaux recueillis. Elle·il peut aussi écrire un article court de réflexion méthodologique ou épistémologique (l’éthique à suivre dans des situations difficiles, par exemple des terrains de violence ou des situations qui mettent en jeu le privé et l’intime), publier de plus longues notes de terrain, un morceau d’archive ou un document officiel accompagné d’un nécessaire décryptage.

Afin de favoriser le partage des sources numérisées dans le champ des études africaines, la revue accueille également des data papers : description et présentation de jeux de données déposés dans un entrepôt de données structuré.

Dans chaque numéro, une rubrique spéciale est destinée à faire connaître des projets de collecte, de conservation et d’archivage de matériaux, anciens ou récents, ainsi que des ouvrages spécialisés portant sur les sources en Afrique et dans ses diasporas.

Principalement trilingue (anglais-français-portugais), la revue peut accueillir d’autres langues de publication (arabe, wolof, kinyarwanda, swahili, etc.) au cas par cas, accompagnées d’une traduction.

Présentation des sources

Les matériaux sont déposés et décrits dans des plateformes numériques dédiées à l’archivage des données de la science, adaptées thématiquement, et répondant au mieux aux principes du FAIR data (go-fair.org/fair-principles). Les limites à la divulgation de ces données sont juridiques et éthiques : protection de la vie privée, protection des données personnelles, propriété intellectuelle notamment. Afin de respecter ces principes, les sources disponibles publiquement peuvent être partiellement anonymisées. La responsabilité de l’utilisation et de la représentation des sources primaires, notamment celles ayant un caractère politiquement sensible ou mettant en jeu la protection des personnes, est discutée collégialement et avec l’auteur·e.

Du point de vue de l’éthique scientifique, l’équipe éditoriale de Sources s’engage à suivre les principes de transparence et les bonnes pratiques pour l’édition académique proposés par le Committee on Publication Ethics (voir publicationethics.org).

Pour plus d’informations sur les conditions d’examen, les recommandations aux auteur·e·s concernant la présentation des textes et des sources, voir : http://www.sources-journal.org/164.